1) Depuis le 15 mai, vous êtes devenu le nouveau président de Civitas. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 
L’Amiral François de Penfentenyo a exercé avec brio cette fonction depuis la création de Civitas il y a près de douze ans. Il a souhaité me confier sa succession et je le remercie pour la confiance qu’il m’accorde à un moment-clé du développement de Civitas.
En accord avec le conseil d’administration de Civitas, j’ai choisi de me faire assister d’un Délégué National en la personne du Commissaire-Colonel e.r. Jean-Claude Philipot. L’Amiral François de Penfentenyo devient lui Président d’honneur, conservant une place visible et active dans l’équipe réorganisée.
Ensemble, nous allons tout entreprendre pour développer l’influence de Civitas, améliorer ses structures et son implantation locale. Nous voulons faire de Civitas un outil performant de reconquête au service d’une France catholique.
 

2) Certains se demandent d’où vous venez, quel est votre parcours.

 
Né à Bruxelles, c’est là que j’ai commencé à militer. J’ai eu le privilège, très jeune, d’être formé par le Lieutenant-Général Emile Janssens, dernier commandant en chef de l’armée coloniale belge puis rédacteur auprès de nombreuses publications catholiques en Europe et qui avait connu des personnalités comme Mgr Lefebvre et Salazar. Grâce à lui, j’ai pu côtoyer sur la fin de leur vie le philosophe Marcel De Corte et l’écrivain Alexis Curvers.
J’avais à peine 20 ans lorsqu’on m’a proposé de prendre la présidence de l’association "Belgique et Chrétienté". En quelques années, avec le soutien d’une poignée de députés européens et de quelques amis avocats, j’en ai fait un mouvement reconnu comme lobby auprès du Parlement Européen. Je garde notamment en souvenir la co-organisation d’événements au sein du Parlement Européen visant à sensibiliser au sort des chrétiens d’Orient ainsi que la participation à la mise en place d’une crèche de Noël au sein de cette institution.
"Belgique et Chrétienté" a pris une part très active dans les débats publics sur le mariage homosexuel, l’homoparentalité, l’avortement, l’euthanasie, ainsi que dans la contestation d’expositions et de spectacles christianophobes.
Dans le même temps, j’ai dirigé durant sept ans la rédaction d’une publication de la droite nationale catholique belge.
Lorsque l’Amiral François de Penfentenyo fonda en France l’Institut Civitas, il fut assez vite question d’ouvrir un cercle à Bruxelles. J’en étais. Et l’été suivant, notre petit groupe de Belges se déplaçait au Château de Couloutre pour assister à une session Civitas. De fil en aiguille, compte-tenu de ma petite expérience, j’ai été en charge de France Jeunesse Civitas, puis désigné en 2009 secrétaire général de Civitas, avant de m’en voir confier la présidence.
 

3) Certains s’étonnent de trouver un Belge à la tête de Civitas.

 
ae-television.jpgJ’ai en effet la nationalité belge, même si un peu de sang français coule également dans mes veines par l’entremise d’arrières-grands-parents.
Je suis intimement persuadé que la France, fille aînée de l’Eglise, a un rôle particulier à jouer. Avec la révolution de 1789, la France exerça un rôle mondial dans la propagation de la subversion révolutionnaire. Lorsque la France retrouvera les promesses de son baptême, l’influence bienfaisante sera elle-aussi mondiale.
Le pays d’où je viens – la Belgique -, autrefois catholique et qui expédia tant de missionnaires aux quatre coins du monde, est aujourd’hui déchristianisé. Les ravages du mariage homosexuel, de l’adoption d’enfants par des duos homosexuels, de l’euthanasie ou encore du droit de vote des étrangers, je peux en parler, car la Belgique applique déjà toutes ces mesures suicidaires.
La petite expérience que j’ai acquise à ces sujets, ainsi qu’en technique d’influence, je veux la mettre au service des catholiques français.
Et pour couper court à tout fantasme, je n’ai aucun mandat politique à espérer en retour puisque je suis tout simplement inéligible aux élections françaises.
Je crois en Dieu, j’aime la France et je veux servir le Bien Commun, voilà tout.
 

4) Quel rôle souhaite jouer l’Institut Civitas que vous dirigez, qui s’est clairement positionné comme un "lobby catholique", dans les prochaines années ?

L’objectif de Civitas est de faire entendre la voix des catholiques dans le débat public et de peser ainsi sur les décisions notamment des acteurs politiques, économiques et culturels.
Tout combat catholique sera nôtre.
Bien sûr, on nous rétorquera que nous ne représentons pas tous les catholiques. Mais qui aujourd’hui, hors le Christ, pourrait prétendre faire derrière lui et sans discussion l’unanimité des catholiques ?
Avec Civitas, nous comptons faire entendre la voix d’un catholicisme fidèle à la doctrine traditionnelle de l’Eglise. Sans honte et sans mollesse.
 

5) Allez-vous vous inspirer de ce qui se fait outre-Atlantique ? (permanents, levées de fonds, etc)

 
Civitas doit en effet s’étendre et se structurer en disposant de moyens qui permettront un vrai travail mené en profondeur et au quotidien.
Regardez les associations du lobby gay, les mouvements favorables aux lois mortifères, le MRAP, la Licra, et tant d’autres organisations, qui disposent de locaux et de permanents pour subvertir la société. Face à ce rouleau compresseur, le bénévolat ne suffit plus.
Dans le domaine sportif, on voit bien la différence entre les amateurs et les professionnels.
Aujourd’hui, dans les débats de société, il serait hautement souhaitable qu’apparaisse un lobby bien organisé, fonctionnant avec méthode et disposant de permanents pour assurer la défense et la promotion de la civilisation chrétienne et de la patrie française. C’est le rôle qu’espère pouvoir à terme occuper Civitas. Mener des campagnes d’information à l’échelle nationale. Utiliser les grands moyens de communication. Nettoyer les esprits de tous les mensonges distillés matin, midi et soir par la pensée dominante. Réapprendre à nos contemporains à réfléchir. L’ampleur de la tâche est immense. Mais si Dieu veut…

6) Certains chrétiens évangéliques commencent à s’organiser pour peser tandis que chez les catholiques, les initiatives se multiplient (Audace 2012, Catholiques en campagne, etc). Comment observez-vous cette tendance ? 

 
Cette tendance est tout simplement logique : c’est une conséquence de la Foi. Le seul trésor que ses détenteurs veulent partager ! Le christianisme enseigne le souci du Bien Commun. Cela nous amène à nous intéresser à l’organisation de la société et donc à la politique.
Ce souci -qui fait partie des enseignements de l’Eglise- avait été hélas mis sous le boisseau depuis les années ’60. Mais à force d’accélérer le processus de déchristianisation, nos adversaires ont involontairement réveillé les chrétiens et particulièrement les catholiques. On regrettera tout le temps perdu, pendant lequel trop de chrétiens sont restés des spectateurs amorphes d’une décadence orchestrée. Mais un réveil catholique est perceptible à travers différentes initiatives et il faut s’en réjouir. La mobilisation de l’automne dernier menée par Civitas contre les spectacles christianophobes a indéniablement participé à ce réveil.
 

7) Un dernier mot à l’occasion de votre désignation à la présidence de Civitas ?

 
Devenant président de Civitas à un moment où les épreuves promettent d’être nombreuses pour tous les chrétiens français, je suis conscient que la tâche sera rude et que les attaques ne manqueront pas.
Aussi, permettez-moi de demander à tous nos amis de bien vouloir ces jours-ci ajouter une intention à leurs prières : que par l’intercession au Cœur Immaculé de Marie, Notre Seigneur Jésus-Christ daigne m’accorder les grâces pour être à la hauteur de la mission qui m’est confiée.
 
Les questions 4, 5 et 6 ont été posées par le site Nouvelles de France http://www.ndf.fr/.
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Mot de l’Amiral François de Penfentenyo, Président d’honneur de Civitas

 
Chers amis lecteurs,

Il m’est agréable de vous annoncer qu’Alain Escada est désormais nommé Président de l’institut Civitas. Il a pris ma suite à la date du 15 mai. Cumulant en quelque sorte deux fonctions, de Président et de Secrétaire général, il était nécessaire qu’il s’adjoigne un bras droit. C’est chose faite avec Jean-Claude Philipot, déjà très actif au sein de notre équipe, qui accepte bien généreusement de prendre cette charge, sous le titre de ‘délégué national’.

Ainsi arrive du sang neuf, peu à peu les ‘‘anciens’’ et co-fondateurs transmettent le relais, tout en gardant certaines responsabilités et activités au sein de Civitas. C’est le cas de Dominique Chrissement, notre précédent Secrétaire général, qui prend la direction de la revue, quant à moi j’accepte bien volontiers de devenir Président d’honneur.

Vous savez qu’à la fondation de l’institut en 1999, les objectifs ont été volontairement limités au seul volet ‘‘formation’’. A partir de 2006, il a été décidé de passer à un cran supérieur, Civitas s’engageant dans au minimum une action nationale par an. Puis à partir de 2009, Civitas a encore plus nettement élargi son rayon d’influence au travers de plusieurs manifestations de grande ampleur, également par d’autres actions moins visibles mais en profondeur : lettre trimestrielle à tous les élus de France, démarches auprès de Parlementaires et d’élus locaux, interviews dans divers medias… tout ceci contribuant largement à faire entendre publiquement la voix catholique et à redonner une énergie nouvelle aux générations montantes dans un contexte de plus en plus difficile.

Je tiens à redire ma très grande reconnaissance à Alain Escada pour sa remarquable maîtrise des activités qu’il mène et pour son enthousiasme communicatif, également à ceux qui avec beaucoup de dévouement assument une charge bien précise dans Civitas. Il nous faut avancer, continuer à convaincre que l’enjeu du combat est de plus en plus grave, que nous avons tous à tenir un créneau, dans le cadre de nos devoirs envers notre Patrie, actuellement otage et prisonnière des forces anti-chrétiennes.

Que St Michel, St Louis et Ste Jeanne d’Arc, tous les grands Saints qui ont fait la France, nous donnent force et courage ! Hauts les cœurs !

François de Penfentenyo, Président d’honneur de Civitas