Les mesures de confinement décrétées en mars ont atteint toute la population, les individus comme les associations. La célébration publique du culte a été ainsi englobée dans cet interdit général. L’assistance à la messe, permise à un nombre toujours plus restreint de personnes, s’est vue finalement prohibée. L’hibernation quasi totale d’un pays ne pouvant durer indéfiniment, un certain nombre d’activités a repris, mais la même sévérité pèse toujours sur la messe, ce qui amène tout de même quelques réflexions.

D’abord, le coronavirus n’est pas la première épidémie de l’histoire de France, ni la plus meurtrière, tant s’en faut ! Pourtant, c’est la première fois dans les annales de notre pays que le culte est interdit au public. Or, la dimension publique de nos offices est essentielle au culte catholique. Jésus-Christ est Roi des nations autant que des individus. Il a droit à un culte public. “Tant que le monde durera, disait le cardinal Pie, ne prenons point notre parti de confiner (c’est nous qui soulignons) le Règne de Dieu au Ciel, ou même à l’intérieur des âmes : sicut in caelo et in terra ! Le détrônement terrestre de Dieu est un crime : ne nous y résignons jamais.”

Bien sûr, il est normal de prendre des précautions pour que les cérémonies ne soient pas l’occasion de contagion. Durant la peste de 1720 à Marseille, on avait pour cela organisé des messes en plein air. Mais nous pouvons tout de même exiger que l’on ne soit pas plus sévère pour les églises que pour les supermarchés : le virus est tout aussi contagieux dans les grandes surfaces. Et celles-ci sont ô combien plus fréquentées que nos églises, sept jours sur sept, par 100 % de la population (contre les 2 % de pratique dite “régulière”, c’est-à-dire la messe une fois par mois !). Il est évident que nous sommes ici en présence de mesures vexatoires.

Pour ce qui nous regarde personnellement, nous recevons en silence ces coups qui nous atteignent. Mais en tant que ceux-ci sont dirigés une fois de plus contre le règne de Jésus-Christ, nous protestons contre ce nouvel affront. Nous savons certes que la démocratie révolutionnaire est le paravent d’un authentique totalitarisme et que la voix de la vérité a peu de chances d’être prise en compte. Mais, “on juge une politique à ses effets, on ne juge pas l’honneur à ses résultats” (Lieutenant-Colonel de La Chapelle). “Nous n’avons qu’un honneur au monde, c’est l’honneur de Notre-Seigneur.”

 

R.P. Laurent, capucin, aumônier de Civitas

 

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