Article tiré du numéro 11 de la revue Civitas (1er trimestre 2004) : Regards chrétiens sur l’économie.

 

Sur les ruines de ce que fut la chrétienté, nous voyons aujourd’hui s’accumuler de gros nuages noirs. L’économie moderne se trouve actuellement sous la domination d’un pays foncièrement païen qui, à lui seul, représente près de la moitié des richesses mondiales et asservit le reste du monde à ses propres intérêts. Sous couvert d’ouverture et de mondialisme obligatoire, les dirigeants des autres pays acceptent cette situation comme allant de soi. L’admiration du plus fort et l’espoir de recevoir les miettes du festin entretiennent une docilité malsaine. Nous sentons bien que nous ne devons pas subir passivement. Mais la complexité du monde porte à réfléchir : que faire ?

En raison de l’importance prise par l’économie à notre époque, constituer un dossier de quelques pages sur le sujet était probablement, pour Civitas Entreprise, une gageure ou une folle prétention. Nous l’avons tenté en jetant un « regard chrétien sur l’économie » car il fallait bien commencer de dérouler, pour les lecteurs de la revue, le fil conducteur selon lequel se développent les réflexions que nous avons décidé de poursuivre en réponse aux encouragements reçus.

Nous n’avons pas cherché à être exhaustifs, mais plutôt à esquisser le cadre de notre démarche :

En premier lieu, nous donnons un éclairage catholique, dans la ligne désormais bien connue de l’Institut Civitas, sur l’activité économique en nous référant à l’histoire, aux Écritures, et à la Doctrine Sociale de l’Église. Ces principes et finalité se sont concrétisés dans les siècles chrétiens et ont vécu dans nos institutions. Il en reste encore quelques traces avec le corporatisme et le mutualisme.

Nous verrons ensuite comment la révolution a joué son rôle destructeur. D’abord, en désorganisant la monnaie permettant à un seul pays de dominer le monde. Il s’impose comme le plus gros prêteur et le plus gros emprunteur, dictant ainsi sa loi. Il règne par sa monnaie, même déconnectée de l’économie réelle. La consolidation de cette hégémonie se manifeste par ce qu’on désigne sous le vocable de « mondialisation ». Pour parachever l’édifice, il suffisait de construire une philosophie qui remplace la religion, la politique, la morale, l’art… Le professeur Rousseau nous explique cette nouvelle philosophie de l’économisme.

Enfin, après le tableau de ce que peut faire une humanité désireuse de se débrouiller toute seule sans référence à son créateur et à son rédempteur, nous verrons que nous ne devons pas croiser les bras. Il existe encore des espaces de liberté dans les petites entreprises, où se garde la notion de métier. De même, pour ceux qui travaillent dans de grandes entreprises ou des administrations, des actions vraiment catholiques peuvent être menées à partir d’une réforme spirituelle et morale.

Ce dossier est réalisé par l’équipe de Civitas Entreprise et d’autres suivront. Nous remercions les auteurs amis qui nous apporté leur soutien concret en nous confiant des articles.

Civitas Entreprise