Un outil pour la restauration d’une France chrétienne

Sommaire

{mostoc}

Qu'est-ce qu'un cercle au sens de Civitas ?

Notre but est la reconquête des Institutions, but éminemment politique. Si celui-ci n'est pas accessible à court terme, nous devons en revanche y concourir par la réalisation de conquêtes locales, même partielles, si humbles soient-elles, qui participent à la rechristianisation de notre société 1.

Dans nos communes, nos associations, nos entreprises, voire dans les rouages politiques de notre pays, notre rôle doit être d'une part de faire entendre la voix des catholiques, d’autre part de susciter, créer et développer des « espaces de Chrétienté ». C'est le sens de l'action de Civitas, c'est dans ce but que les cercles ont été créés.

Cette ambition militante nécessite de forger des intelligences à l’aune de la Doctrine Sociale de l'Eglise, qui savent dans l'action garder cet indispensable sens de la distinction entre l'universel et le particulier, entre la doctrine et son application, entre la perfection de l'idéal et les contraintes du concret.

La méthode de formation proposée s'attache donc d'une part à donner aux militants un socle solide de principes catholiques d'organisation sociale et politique ; d'autre part à aiguiser leur jugement et leur sens de l'application par l'analyse critique de notre société et de l'actualité.

Dans cet esprit, un cercle se définit comme la réunion périodique d’un petit groupe de laïcs qui se fixent et réalisent ensemble des actions politiques et sociales de reconquête, et qui se forment dans ce but à travers l’étude d’un ouvrage recommandé et la pratique d’exercices concrets.

L'action

Un cercle est donc avant tout un groupe de catholiques militants, convaincus de la nécessité de faire rayonner le catholicisme dans la société, et bien décidés à agir dans ce sens 2. Le retour des catholiques en politique est une nécessité que l'Institut Civitas entend promouvoir principalement à travers l'action en cercle.

L'esprit qui anime les membres des cercles dans l'action est imprégné d'espérance, de motivation et d'un militantisme affirmé. Il faut démythifier l'action : elle est naturelle et à la portée de tous, pour peu que chaque objectif soit clairement défini, précis, modeste. Par ailleurs, il faut dans l'action apprendre à parler à nos contemporains, et ne pas négliger la sensibilité, les émotions, la poésie. Il s'agit non seulement de convaincre, mais encore de persuader. Enfin, ne négligeons pas de communiquer sur nos succès, si humbles soit-ils : l'esprit militant s'entretient et se répand par ce biais.

Concrètement, les actions d'un cercle se situent à deux niveaux :

  • Les actions nationales, coordonnées au niveau de l'équipe nationale, dans lesquelles l'ensemble des membres de Civitas et l'ensemble des cercles s'impliquent. Concernant souvent des grands sujets de société, elles ont pour but de faire entendre la voix des catholiques dans ces débats, les cercles s'en faisant alors le relais et l'écho local.

  • Les actions locales, menées par le cercle à son initiative, qui ont pour objectif d'influencer le tissu associatif et politique local. Organiser des conférences publiques, créer une association, promouvoir la manifestation publique d’une fête catholique, agir pour le respect des valeurs chrétiennes, apporter la contradiction à nos adversaires : voila quelques exemples piochés dans l'expérience des cercles.

Il n’existe pas de méthode unique pour mener une action, tant les paramètres qui conditionnent son succès sont nombreux et variables selon le sujet abordé, les circonstances locales, les délais disponibles, l’effectif mobilisé, etc.

Cependant quelques recommandations peuvent être faites, tirées de l’expérience des actions conduites par les cercles.

  • choisir un sujet mobilisateur. L’action est conduite par un groupe, le cercle, et non un seul individu qui pourrait se décourager rapidement. Il faut donc choisir un sujet qui motive l’ensemble du cercle, ce qui suppose qu’on en débatte au cours d’une réunion et que le choix de l’action résulte d’un certain consensus,

  • préparer la démarche. Il ne faut pas se lancer dans l’action sans avoir réfléchi au préalable sur la manière d’engager sa campagne, car chaque action est unique en son genre et pour être efficace elle doit être adaptée aux circonstances et s’appuyer une bonne connaissance de l’environnement (facteurs favorables et défavorables à l’action retenue),

  • prendre une cible concrète. L’expérience prouve que la mobilisation est d’autant plus forte que la cible est concrète. Par exemple, s’il est souvent difficile de mobiliser du monde sur l’avortement en général, en revanche il est plus facile d’entraîner ces mêmes personnes à protester devant tel ou tel centre de planning familial, tel avortoir de sa ville, de son quartier,

  • choisir un objectif réalisable. Là encore il est plus motivant de proposer une action qui a des chances d’aboutir, par exemple : faire retirer de la devanture du hall de la gare des magazines pornographiques, plutôt que de partir en croisade contre la pornographie en général,

  • utiliser la loi et les institutions. Peu de gens connaissent les possibilités offertes par la loi et ses représentants, ce qui est très dommageable car, même après de si nombreuses décennies de capitulation, il existe encore dans l’arsenal législatif des dispositions qui peuvent être utilement employées contre nos adversaires. Qui par exemple connaît les pouvoirs du maire pour lutter contre la pornographie ? Et pourtant il en a, et qui sont efficaces…

  • associer un large public. Nous sommes à la pointe du combat, mais nous ne sommes pas les seuls. A l’expérience, nous constatons que nous sommes souvent rejoints par des personnes de bonne volonté qui, isolées, ne savaient comment protester, mais qui sont très contentes de se joindre à note démarche. Et ce qui est vrai de personnes isolées, l’est aussi d’associations locales.

  • agir par le biais d’une association. Il est presque toujours plus avantageux de mener son combat au nom d’une association qu’à titre individuel. Les hommes politiques, les représentants des collectivités territoriales, les responsables associatifs que nous rencontrons dans nos actions, que ce soit pour les appuyer ou pour les combattre sont toujours sensibles au nombre de personnes que nous sommes censés représenter, rien de mieux qu’une association ou un collectif pour donner une impression de nombre et de force.

Pour conclure, tout ce qui a été dit doit être assorti d'une grande souplesse : « l'art du possible ». Adaptons-nous aux circonstances et ayons beaucoup de réalisme, c'est la clé de l'efficacité. Et même si celle-ci ne doit pas être recherchée pour elle-même, car Dieu nous demande d'agir et non de réussir nécessairement, les petites victoires sont autant d'avancées vers le grand but, le Règne social du Christ. Nous devons être les instruments de sa restauration.

La formation

Elle se déclinera, comme pré-requis et moyen pour l'action, en formation doctrinale et formation pratique.

La formation doctrinale d'abord, dont le but est de « penser juste ». Si nous avons en général une connaissance approfondie des vérités de foi et des dogmes nécessaires au salut, la Doctrine Sociale de l'Eglise est a contrario un domaine qui est souvent beaucoup plus flou.

Mais qu'est-ce que la Doctrine sociale de l'Eglise ? Elle se définit par l'ensemble des principes qui doivent régir les sociétés temporelles pour être conforme à l'Ordre divin. Une juste notion de l'Etat, ses rapports avec l'Eglise, la liberté, la propriété, le principe de subsidiarité, voilà des sujets fondateurs d'une société politique.

On trouve cette doctrine dans l'enseignement des papes et des docteurs de l'Eglise, notamment dans les nombreuses encycliques sociales des deux derniers siècles. Le travail doctrinal en cercle se fera donc par l'étude soit de ces textes fondateurs, soit d'ouvrages explicitant et illustrant cette doctrine.

L'Institut Civitas propose une liste d'ouvrages recommandés à cet effet. Chaque cercle pourra choisir l'ouvrage ou le cursus le plus adapté au goût et au niveau de ses membres.

La formation pratique a pour but d'apprendre à sentir et à réagir « catholique », d'acquérir un jugement sûr à propos de notre époque. Les multiples occasions de la vie courante : lecture de la presse, discussions, événement politiques ou locaux montrent la nécessité d'aiguiser son jugement.

Il faut en effet se préserver d'abord soi-même des sophismes de notre époque. On peut et on doit ensuite ouvrir les yeux de nos contemporains dans la mesure de leur bonne foi sur les dérives intellectuelles et les politiques pernicieuses actuelles. Enfin, il nous faut appliquer les bons principes pour élaborer des solutions catholiques aux problèmes concrets.

Au sein du cercle, cet apprentissage pourra se faire par diverses voies :

  • Analyses et commentaires réguliers d'articles de presse (bons ou mauvais) afin d'y détecter une erreur de raisonnement, un principe fallacieux, une information fausse subrepticement cachée, ou au contraire un point de vue intéressant en rapport avec les principes de la Doctrine sociale.

  • Commentaires et discussions autour de l'actualité, afin de susciter chez les membres du cercle des réflexes de saine critique et surtout une réflexion sur ce que pourrait être un choix catholique sur le sujet en discussion.

  • Etude d'un livre (dont on pourra placer l'étude entre celle de deux ouvrages doctrinaux) apportant un point de vue catholique sur l'actualité, l'histoire, la culture, etc.

La méthode proposée est simple : l'acquisition des connaissances doctrinales en cercle sera fondée sur l’étude individuelle d’une partie convenue d’un ouvrage, étude réalisée préalablement à la réunion et restituée par un ou plusieurs membres du cercle.

Le « maître », celui qui enseigne, est l’ouvrage. Celui-ci est assimilé d’abord par le travail préparatoire réalisé avant la réunion, puis par la restitution faite en groupe, au cours de laquelle les points obscurs ou méritant un développement, un commentaire, sont traités en commun.

Cette pédagogie est essentielle : l'expérience montre qu'un sujet n'est parfaitement maîtrisé, acquis, digéré que lorsqu'on s'est mis en position de savoir l'expliquer aux autres.

La formation pratique fait une large place aux lectures, aux expériences, aux recherches dans les médias des membres du cercle.

Néanmoins, trois supports sont proposés pour aider les cercles dans cette analyse critique qui peut parfois être difficile : les articles commentés envoyés régulièrement par l'Institut aux cercles, les commentaires d'actualité et les brèves diffusés sur son site Internet, les articles d'analyse politique de la revue.

Organisation pratique

Précisons tout de suite que toute personne de bonne volonté peut participer à un cercle de travail, point n’est besoin qu’elle soit acquise à l'ensemble des principes, pour peu qu’elle accepte d’agir loyalement pour le règne du Christ sur la société et d'étudier les ouvrages du cercle.

Il faut s'assurer d'une homogénéité minimale dans le niveau de culture générale des participants, gage de cohésion ; ainsi que d'une certaine affinité entre les personnes qui peut être professionnelle ou purement amicale. Enfin une vraie motivation devra être partagée par les membres qui banniront tout esprit mondain.

En pratique, le cercle se concrétisera par des réunions régulières, idéalement bi-mensuelles. Chaque réunion se partage en deux parties : dans la première sont discutées et organisées les actions à entreprendre, et réparties les tâches correspondantes, dans la seconde le cercle se livre à la restitution de l'étude de l'ouvrage, suivie d'exercices de formation pratique d'analyse comme décrit ci-dessus. Le nombre de participants ne dépasse pas dix personnes si possible, pour des réunions de deux heures environ placées de préférence en semaine.

Le rôle du responsable de cercle est important à plusieurs niveaux : en premier lieu, il fondera sa réelle motivation à l'action sur une vie intérieure solide, car il donne en quelque sorte vie à ce groupe qu'est le cercle. En lui communiquant l'impulsion nécessaire, il sera le catalyseur des idées et organisera les tâches. Enfin, il sera l'interface du cercle avec la structure nationale de l'Institut, car le cercle ne doit pas se sentir seul.

En conclusion

Vous connaissez maintenant le contenu d’un cercle de travail, vous savez à quoi s’engagent ceux qui y participent, vous avez une claire vision du combat que les laïcs doivent mener pour restaurer une France chrétienne ; alors mettez votre confiance en Dieu, armez-vous de courage et engagez-vous avec zèle au sein d’un cercle de CIVITAS.

En avant, et que Dieu vous garde !

Civitas 

 

 

1« Il faut guérir le mal là où il se trouve. Si le régime est mauvais, il faut le réformer, et s’il est irréformable, il faut voir à le remplacer par un meilleur. Si cela est immédiatement impossible, c’est une raison de plus de s’empresser de créer des conditions qui puissent rendre le changement possible. » R.P. Lachance o.p. in «L’humanisme politique de Saint Thomas d’Aquin, individu et état ».

2« … Avant tout il est nécessaire que tous les catholiques dignes de ce nom … se servent des institutions politiques, autant qu’ils le pourront faire en conscience, au profit de la vérité et de la justice ; qu’ils travaillent à ce que la liberté ne dépasse pas la limite posée par la loi naturelle et divine ; qu’ils prennent à tâche de ramener toute constitution publique à cette forme chrétienne que Nous avons proposée pour modèle ». Léon XIII in Encyclique Immortale Dei, 1er novembre 1885.