Après avoir distingué les concepts de Patrie, de Nation et d’Etat, Pierre Martin présente les devoirs et les erreurs les concernant, puis, aborde trois points qui sont au coeur de nombreux débats actuels : la question du nationalisme et de sa compatibilité avec le catholicisme, la question de l’immigration, la question de la souveraineté et de ses rapports avec la notion d’identité.

Objet

"L’Église approuve et favorise un juste nationalisme, celui qui veut à son pays sa sécurité, le respect de ses droits, sa vraie place dans le concert mondial. Mais elle demande:

– que ce nationalisme soit chrétien, c’est à dire respectueux des droits des autres, soucieux d’entretenir les rapports que la justice, la charité, et le devoir de fraternelle collaboration imposent aux peuples comme aux individus, et désireux d’aider et de soulager ceux qui souffrent,

– qu’il soit sage, c’est-à-dire que les citoyens ne s’arrogent pas de droits qui sont réservés soit à l’autorité légitime, soit aux compétences spécialisées reconnues. Ces principes posés, elle laisse à ses enfants, dans ce domaine, une liberté qui, ainsi limitée, sera légitime et sage." (Déclaration du Comité archiépiscopal de l’Action Catholique Française du 24 janvier 1933)

Cette déclaration, très juste, mérite bien quelques développements et explications. Il faudrait en effet qu’elle soit bien comprise de tous. C’est tout le propos de Pierre Martin de nous la rendre accessible et d’en faire ressortir la richesse.

Plan

1e partie : Patrie Nation Etat dans l’ordre social chrétien

  1. Les concepts de patrie, nation et d’Etat
  2. Les devoirs liés à ces concepts
  3. Les erreurs concernant les concepts

2e partie : Questions disputées

  1. La question du nationalisme
  2. La question de l’immigration
  3. La question de la souveraineté

Intérêt

L’enseignement social de l’Église depuis Léon XIII est un « admirable monument pour philosophes et lettrés (s’il en reste qui soient capables de l’apprécier) ». Il est aussi un « flagrant échec pédagogique ». Il est vrai que l’exposé de la Doctrine Sociale de l’Église présuppose, pour être bien comprise, une connaissance élémentaire de ce qu’on appelle la philosophie politique. Celle-ci recouvre des notions simples qui doivent être bien assimilées et par conséquent bien expliquées.

C’est le premier point fort de cet ouvrage. Au lieu d’expliquer linéairement les textes de l’Eglise, il répond à des questions d’ordre pratique. Qu’est ce que la « Cité » ? Comment y sommes nous intégrés ? Quels sont nos rapports, nos devoirs envers elle ? En quoi certaines erreurs condamnées sont elles vraiment néfastes ? Puis il étaye les réponses par de nombreuses illustrations qui sont :

– soit des exemples historiques,

– soit des extraits d’ouvrages traitant seulement un aspect du sujet traité ici en globalité,

– soit des citations de papes. Pie XII est le pape le plus cité. Et ses interventions nombreuses sont lumineuses et adaptées à notre temps.

Les notes, qui rompent parfois le fil de la lecture par leur abondance, accompagnent et illustrent très bien le propos.

Pour finir, s’il ne fallait retenir qu’un seul aspect marquant, ce serait l’esprit résolument positif du discours. Il ne s’agit pas d’une critique ni d’une démonstration par clairs-obscurs, mais bel et bien d’une présentation de la façon dont le catholique doit comprendre la politique. Et l’exposé est fluide, aimable.

Lectorat

Cet ouvrage a été réalisé par l’Institut CIVITAS en priorité pour les cercles qui débutent dans l’étude. Il conviendra parfaitement pour des sessions de début d’année, ou bien des démarrages de cursus. Allons plus loin, il devrait être au moins parcouru par tous, tellement il est clair et facile à lire. La bibliographie « récapitulative et commentée » incluse à la fin de l’opuscule est exemple du style qui ravira les plus curieux.