« Un rabbin ne peut pas venir enseigner dans une cathédrale »

Ce qui s’est passé hier dans Notre-Dame de Paris :

« En ce dimanche de la Passion 21 mars, Mgr Vingt-Trois avait invité à Notre-Dame pour une conférence de carême le rabbin Krygier. Grande première dans l’histoire de l’Eglise. Aussi, avions-nous décidé, Civitas, le MJCF et les Jeunes de Saint-Nicolas de ne pas laisser passer ce scandale. Un rabbin ne peut pas venir enseigner dans une cathédrale. Le peuple juif ayant refusé le Christ, on attend leur conversion.

Ainsi, arrivés une bonne heure environ à l’avance, nous nous étions placés devant. Nous étions au final une cinquantaine de jeunes, occupant quasiment tout un carré dans les premiers rangs, tandis que le reste du public était plutôt âgé, génération pré-conciliaire essentiellement. Nous laissâmes Mgr Vingt-Trois faire sa présentation, puis dès que ce fut fini, le responsable choisi par les trois groupe se mit debout et dit d’une voix forte « chers catholiques, je vous invite à réciter le chapelet en réparation de ce scandale ».

Et à ce moment la cinquantaine de fidèles traditionnels présents entonna posément mais d’une seule voix forte le chapelet, puis après la première dizaine le Christus Vincit et « Vive Jésus, vive sa croix » ceci pendant une bonne dizaine de minutes.

Rapidement les cardinaux présents et quelques laïcs ainsi que le service d’ordre s’approchèrent de nous en nous demandant de nous taire, indiquant que notre attitude n’était pas charitable, qu’il fallait laisser parler les « citoyens ».

Certains fidèles déchainés nous traitèrent de fascistes, de sectaires, nous disant que si c’était ça l’Eglise, ils n’en voulaient pas, que « catholique » voulaient dire « universel ». Mgr Jacquin, recteur de la cathédrale, s’approcha de l’une d’entre nous, un peu excité, en lui disant que si elle ne s’asseyait pas immédiatement il la sortirait de la cathédrale lui-même de force : nous avons tâché de faire rassoir la brave dame pour éviter trop de scandale.

Dés le début, des jeunes distribuèrent puis- à l’extérieur lancèrent même les tracts ci-joints- expliquant notre action et le pourquoi du scandale : ils en distribuèrent aux hommes se tenant au micro puis aux principaux invités et personnalités présentes aux premiers rangs. Notre prière ayant été rapidement couverte par le son de l’orgue, une fois que la télévision et les conférenciers prirent leur distance pour continuer l’émission dans la sacristie, nous nous retirâmes tous ensemble par l’allée centrale en chantant le Christus vincit et le « vive Jésus vive sa croix ».

Des paroissiens applaudirent notre sortie, comment fallait-il le prendre ?

Nous allâmes ensuite continuer notre chapelet à l’extérieur, entourés par les policiers (qui avaient accompagné la sortie de certains et empêché que l’on tracte). Nous étions tournés vers Notre Dame en réparation et pour la conversion des juifs.

A la fin de celui-ci nous essayâmes de sortir notre banderole sur laquelle était inscrit sur 15 mètres de long et 80 cm de haut « Notre Dame n’est pas une synagogue », celle-ci nous fut immédiatement arrachée par les policiers.

Alors nous avons continué nos opérations de tractage très surveillés par la police qui nous enlevait régulièrement tracts et revues des mains. Après quoi, à la sortie des vêpres, vers 18 heures, nous avons pu discuter relativement calmement avec des paroissiens plus ou moins choqués ou compréhensifs. (…) »

Arthur Leroy