Parce qu’il vise à former une élite politique en vue de la restauration de la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ, notre Institut se définit nécessairement comme une œuvre antagoniste de la Révolution ; une œuvre contre-révolutionnaire.

Mais qu’est-ce au juste que la Révolution, avec un grand R ?

C’est pour tenter d’apporter des éléments de réponse à ces questions que nous consacrons ce dossier à l’étude du phénomène révolutionnaire, sous l’angle de la compréhension. Deux autres dossiers en cours de rédaction viendront compléter cette étude, la Révolution aujourd’hui et les techniques de la Révolution, sans cependant prétendre à l’exhaustivité tant le sujet est vaste.

Le grand Pape Pie IX disait : « La Révolution est inspirée par Satan lui-même. Son but est de détruire de fond en comble l’édifice du Christianisme et de reconstituer sur ses ruines l’ordre social du paganisme. » 1

Première indication précieuse, provenant d’une source sûre. Elle nous invite à nous placer d’emblée sur le terrain de la théologie de l’histoire : c’est l’angle d’approche du second article de notre dossier, Révolution et Chrétienté. Il fait lui-même suite à un rappel des définitions les plus célèbres – et les plus pertinentes – de la Révolution, glanées sous la plume tant de ses adversaires que de ses apologistes.

C’est ensuite sur le terrain de la philosophie politique, avec Considérations philosophiques sur la Révolution qu’à la suite d’Aristote, nous tenterons de comprendre dans quelle mesure et sous l’effet de quelles forces les sociétés humaines se trouvent – ou non – minées par des ferments révolutionnaires.

Enfin, nous empruntons à ce vigoureux adversaire de la Subversion sous toutes ses formes que fut le P. Meinvielle, un exposé synthétique sur la Révolution en tant que phénomène historique dénoncé publiquement et condamné à de très nombreuses reprises par les interventions des Papes.

Le lecteur comprendra mieux, nous l’espérons, à la lecture de ce premier dossier, la vérité de ces paroles du cardinal Billot : « Le mal, s’écriait-il, est dans les principes de la Révolution désormais consacrés par la législation, continuant de régner sur l’esprit public, de s’établir dans l’opinion, de pénétrer de plus en plus les masses. » 2

Civitas

1

S. S. Pie IX, Encyclique du 8 décembre 1849, cité par Mgr De Ségur, Oeuvres, Tome II, 1867, p. 252.

2

Cité dans Permanences, n°117, février 1975, pp. 22-23.