Marche contre l’antichristianisme : entretien avec Alain Escada pour le journal PRESENT

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©7960 P1 jeudi 16 octobre 2013

Dimanche 20 octobre à Paris

Marche contre l’antichristianisme

Organisée par l’institut Civitas, forte du soutien de nombreuses associations, une manifestation aura lieu dimanche à Paris pour protester contre l’antichristianisme de plus en plus ouvert des pouvoirs publics et de ceux qui les soutiennent idéologiquement et financièrement. Après la grande mobilisation contre le « mariage pour tous », voici que nous allons au fond des choses et à la source de ce vent de haine destructeur et nihiliste qui souffle contre toute forme d’ordre naturel.

Parmi les associations qui appellent à soutenir cette marche et à la rejoindre, dimanche à 14 h 30 devant la brasserie Prunier, 16 avenue Victor Hugo, Paris 16e : Chrétienté-Solidarité, l’Observatoire de la christianophobie, Nouvelles de France, l’Association Catholique des Médecins et Infirmières, Riposte Catholique, Renaissance Catholique, Laissez-les-vivre, Itinerarium… Présent sera bien sûr présent.

Mais les soutiens dépassent le cadre de ces « proches », comme nous l’a expliqué Alain Escada, président de Civitas que j’ai interrogé dimanche aux Journées de la Tradition à Villepreux. C’est aussi un signe d’espoir que ces barrières qui tombent ? – J.-S.

Dimanche prochain, 20 octobre, vous faites une grande marche contre la « christianophobie », comme on dit maintenant : mais vous l’appelez autrement ?

— En effet. J’ai choisi le terme « antichristianisme » parce qu’il est, me semble-t-il, plus précis, plus sémantiquement adapté, mais bien sûr on se comprend – d’ailleurs l’Observatoire de la christianophobie est un soutien officiel et très actif de cette Marche contre l’antichristianisme…

—… Déclenchée à la suite de l’affaire Pierre Bergé.

— En effet, c’est à la suite de la surenchère de Pierre Bergé aux premières déclarations de Dounia Bouzar, à peine nommée à l’Observatoire de la laïcité à la demande de Jean-Marc Ayrault, proposant de remplacer deux fêtes chrétiennes par Yom Kippour et l’Aïd-el-Kébir. Pierre Bergé, sur les antennes de RTL, déclarait vouloir la suppression intégrale de toutes les fêtes chrétiennes, et nous avons considéré que ce n’était pas un hasard. C’était le signal d’une espèce de grande offensive hargneuse contre le christianisme, dans un contexte général antifamilial et antichrétien très particulier. On sait bien que Pierre Bergé est un ami personnel de Vincent Peillon, que Vincent Peillon a écrit sa volonté d’éradiquer le christianisme ; on sait bien l’investissement de Pierre Bergé dans les lois antifamiliales et dans le lobby homosexuel. Pour moi, tout cela se rejoint de façon réfléchie. Ce n’est pas simplement le hasard qui amène les mêmes personnes à être systématiquement les acteurs de toutes les mauvaises causes : je pense qu’il y a vraiment quelque chose de très méthodique, de très habile. Il est temps de reprendre l’initiative, de prendre l’offensive. S’ils ont l’impression qu’ils ont devant eux une espèce de tapis rouge, qu’il n’y a plus de force de résistance, ce ne sera qu’un signal de plus pour accélérer le mouvement.

— Vous avez déjà partiellement répondu à la question que je vais vous poser, mais je voudrais approfondir. Certains diront que vous donnez trop d’importance à Pierre Bergé, personnage très secondaire.

— Je pense que si l’on veut obtenir quelques victoires, on ne peut pas se priver d’avoir une vision juste de l’ennemi. On ne peut pas désincarner l’adversaire qu’on a en face de soi. N’importe quel stratège ou militaire aurait cette réflexion tout naturellement. On dit que Montgomery, lorsqu’il a mené la campagne d’Afrique durant la Deuxième Guerre mondiale, avait en permanence devant lui un portrait du maréchal Rommel, parce qu’il voulait vraiment le connaître au mieux et penser systématiquement à la façon dont son adversaire allait réagir.

De notre côté, nous ne pouvons pas manquer de bien savoir quels sont les réseaux constitués en face de nous, comment ils se financent, comment ils pensent, comment, méthodiquement, ils planifient leurs offensives. Si les choses s’organisent à la fois à l’ONU, à l’UNESCO, au Parlement européen et dans chaque Parlement national de l’Union européenne, mais aussi en Amérique, que ce soit l’Amérique latine ou celle du Nord, en Asie et en Afrique, c’est parce que c’est concerté. On peut dire cela sans tomber dans la caricature complotiste. Et donc, à l’échelon strictement français, je pense que Pierre Bergé est vraiment une pierre angulaire de la concertation de tous les ennemis de l’Eglise et de la famille et que ce n’est pas inutile, loin de là, de le stigmatiser, de le mettre dans une situation d’inconfort.

C’est un homme d’affaires, un homme de presse ; il me semble indispensable d’une part que nous informions correctement le maximum de Français de tous les domaines dans lesquels il est un meneur, comme Le Monde, Le Monde des religions, Le Monde diplomatique. C’est un homme de presse mais c’est aussi un des financiers du parti socialiste ; fondateur de la revue homosexuelle Têtu ; il a été un actionnaire de Pink TV… Il est vraiment un acteur très important de toutes ces mauvaises causes. Il est important que les gens en aient conscience, et qu’ils sachent que tout cela est construit, monté de façon habile.

Il est aussi nécessaire, de temps en temps, de toucher nos adversaires là où ils sont sensibles. Ainsi, puisque Pierre Bergé est le propriétaire de la brasserie Prunier, ce n’est pas inutile de se donner rendez-vous précisément là, même si nous savons qu’il est l’une des 500 premières fortunes de France, et que ce n’est pas le fait de le priver de la recette d’un jour chez Prunier qui va le mettre en difficulté. Mais si tous les jours, à la suite de cette Marche du 20 octobre, des Veilleurs, des Sentinelles se mettaient à se rassembler devant Prunier, ou la Fondation Pierre Bergé, devant les salles de ventes de Pierre Bergé, devant le journal Le Monde, devant quantité de cibles qui peuvent facilement être identifiées, eh bien ! je pense que cela le mettrait dans une situation très inconfortable.

Il faut que l’inconfort que nous connaissons, nous le renvoyions chez l’adversaire. Pour l’instant, ce sont eux qui nous harcèlent par leurs mauvaises lois. Il est temps que nous montrions, par la détermination et la persévérance, que nous ne lâchons pas nos adversaires. Que nous sommes en mesure de les poursuivre de notre reproche permanent.

— Vous avez reçu de nombreuses adhésions et relais pour votre Marche, qui est essentiellement celle de Civitas mais qui a recueilli beaucoup d’approbation, une approbation qui va plus loin que d’habitude.

— Absolument. Je dirai que nous sommes en cette occasion sortis de nos relais habituels. La manifestation est organisée par Civitas mais elle est soutenue par un grand nombre d’organisations et de réseaux : et d’abord les Sentinelles, ce qui était les « Veilleurs debout », la plupart des cadres du Printemps français. Là où nous avons été le plus heureusement surpris, c’est en recevant le soutien de Samuel Lafont de la Manif pour tous. C’est la plus grande preuve qu’aujourd’hui beaucoup de gens prennent conscience de la gravité de la situation et comprennent qu’on ne peut plus continuer la politique des exclusions. Et que le politiquement correct, qui nous a si souvent privés d’un discours authentique, n’a apporté aucun résultat.

Aujourd’hui, beaucoup de gens avaient envie d’une réaction par rapport à l’actualité récente. Il se fait que c’est Civitas qui a pris l’initiative : cela n’empêche plus que l’unité se crée autour d’un tel événement.

Propos recueillis par Jeanne Smits

• www.civitas-institut.com, tél. : 01 34 11 16 94. Une page Facebook est dédiée à la « Marche contre l’antichristianisme ».