Défendre la Famille ? Finissons-en avec les concessions et retrouvons-nous devant le Sénat

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Dans toute cette campagne contre le projet de loi visant à dénaturer le mariage et la parenté, CIVITAS assume un rôle ingrat : celui de dire la vérité, même lorsque celle-ci ne plaît pas.

Saisine du CESE : la foire aux illusions
Il en va à nouveau ainsi à propos de la pétition remise au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Près de 700.000 formulaires signés ont été remis au Président de ce CESE. C’est sans aucun doute un témoignage supplémentaire de cette mobilisation nationale et populaire contre ce projet de loi. Cela peut être d’une certaine façon considéré comme une manifestation virtuelle. Mais au-delà de cela ? A diverses reprises, des personnes ont demandé pourquoi Civitas n’avait pas appelé à signer cette pétition. Je n’ai pas apporté de réponse publique à cette question avant aujourd’hui parce que je ne voulais pas décourager celles et ceux qui s’y impliquaient de bonne foi et avec enthousiasme. Mais toute la vérité ne leur avait pas été dite par ceux qui en faisaient la promotion et la rumeur revenait fréquemment prétendre que si 500.000 signatures étaient recueillies, cela bloquerait pour un an ou deux le traitement de ce projet de loi. Or, il n’en était rien et ce n’est jamais bon de donner à ceux qui vous font confiance de faux espoirs. Depuis quinze jours, il suffisait de lire l’entretien accordé par Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, sociétal et environnemental, au quotidien La Croix, pour lever les derniers doutes à ce sujet. Il déclarait que cette saisine du CESE n’aurait aucune conséquence sur la loi. Souhaitant "gommer les illusions" des pétitionnaires, il précisait : "Le CESE est une assemblée consultative auprés des pouvoirs publics. Nous ne sommes ni une instance de recours pour contester une décision politique, ni une instance disposant d’un pouvoir suspensif pour freiner une décision politique. Ce qui signifie que cette saisine, si elle aboutit, n’aura aucune conséquence sur la procédure législative en cours". 
Par le passé, tant Hervé Mariton (UMP) que Marine Le Pen (FN) avaient mis en relief l’inutilité de ce CESE où l’on case simplement des "copains". Hélas, sans effet suspensif, ce recours apparaît désormais bien décevant pour beaucoup de militants dévoués. Et maintenant ? Il faut avant tout faire le siège des parlementaires !
 
Assemblée nationale : une résistance finalement bien tiède
Le 12 février, de façon assez prévisible, l’Assemblée nationale, par la voix de la majorité de ses députés, a approuvé le projet de loi dénaturant le mariage et la parenté. 
Ce qui nous a le plus cruellement fait défaut, c’est un député de la trempe de Léon Daudet, au verbe aussi tranchant que le fil de l’épée.
Au lieu de cela, nous avons eu droit à l’habituelle passe d’armes entre majorité et opposition, mise en scène théâtrale d’une vie parlementaire sans véritable panache.
Certes, la plupart des députés de l’UMP ont voté contre cette loi mais, malgré les milliers d’amendements déposés -et d’ailleurs pas tous défendus par leurs auteurs- le débat a souvent été le reflet de cette grande peur des bien-pensants, incapables d’aller au bout des choses. Comme lorsque Philippe Gosselin, député UMP pourtant réputé farouche adversaire de ce projet de loi, croit devoir concèder au politiquement correct en répliquant à ses collègues de gauche : "Et qui êtes-vous, les uns et les autres, pour nous juger alors qu’en matière de famille recomposée et de proximité avec l’homosexualité, nous n’avons de leçons à recevoir de personne ?"
Et que penser de cette tirade gélatineuse de Jean-François Copé : "Disons les choses avec la retenue qui s’impose, les avocats du texte ne sont pas les fossoyeurs révolutionnaires de la famille…" ? Mais vous avez tout faux, M. Copé ! Assez de retenue, justement ! Et oui, les partisans de ce projet de loi sont bien des fossoyeurs révolutionnaires de la famille ! En minimisant la réalité de cette bataille, en niant la nature subversive et révolutionnaire de ce projet de loi, on refuse de voir la vérité en face et on démontre que le duel gauche-droite sera de pacotille.
 
En finir avec la compromission
Cette résistance bien mièvre vécue à l’Assemblée nationale, c’est le résultat de cette stratégie "gay friendly" de plusieurs organisateurs de la "manif pour tous". La victoire ne s’obtient jamais par un discours de compromission. Voulez-vous des parlementaires qui tiennent un discours ferme et qui défendent vos convictions ? Alors il faut que vos manifestations soient elles-mêmes marquées par une fermeté exemplaire et une détermination sans faille qui soient comme un rappel à l’ordre de tous ces politiciens opportunistes et versatiles. Le 13 janvier dernier, avec une foule aussi nombreuse, si les organisateurs de la "manif pour tous" l’avaient voulu, ils pouvaient faire trembler le monde politique. Mais ils n’ont fait que conforter celui-ci dans l’idée que les apparences suffisent à se gagner la gratitude des électeurs.
 
Rendez-vous devant le Sénat !
Mais dans ce cas, que nous reste-t-il à faire ? Tous les observateurs politiques constatent que le vote au Sénat s’annonce beaucoup plus serré. Cela s’y décidera à quelques voix près. CIVITAS vous fixe d’ores et déjà rendez-vous du mardi 2 au dimanche 7 avril, durant la première semaine de débat en séance plénière. En soirée durant la semaine, en après-midi durant le week-end, organisons une démonstration persévérante de notre mobilisation. Il faut harceler la conscience de ces sénateurs. Il faut inquiéter leur ambition de réélection. 
Prenez bien conscience de l’importance des enjeux. Au Canada, divers groupes de pression font campagne en faveur de la reconnaissance du mariage polygame.
En Suisse, le conseil fédéral songe à dépénaliser l’inceste. Cela se passe en ce moment ! Le monde occidental a ouvert la boîte de Pandore. Pour faire échec à ces folies, il est temps de choisir la bonne stratégie.
CIVITAS s’adresse à tous les catholiques et, plus largement, à tous les défenseurs de la Famille : optez sans plus tarder pour un discours de vérité, sans concession ! 
 
Alain Escada,
président de CIVITAS